“Komie ena ti monte lao le Morne laba, …..” Ce sont les premières paroles d’un séga mauricien, la musique locale de l’île. Cette chanson intitulée “Le Morne” est interprétée par le groupe Cassiya et rappelle l’histoire tristement célèbre d’esclaves à l’ile Maurice qui fuyaient leurs maîtres et se réfugier en haut de la montagne Le Morne. Ce site est devenu au fils des années un sanctuaire pour les esclaves marrons et représente aujourd’hui un lieu de mémoire de la période coloniale de l’île. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis juillet 2008, ce caillou a une âme et il est important de s’en rappeler avant toute randonnée! Et oui, depuis juillet 2016, un sentier a été créé pour les randonneurs. L’ascension du Morne à l’île Maurice est une activité que vous souhaitez faire pendant votre séjour sur place? On vous partage notre propre expérience pour vous donner un petit avant gout, alors accrochez vous bien!
L’ascension du Morne à l’île Maurice: une petite préparation s’impose!
Le Morne Brabant, haut de 555 mètres, est une émergence sortie de nulle part au bord du lagon. Cette randonnée dure entre 3 et 4H aller/retour. Le sentier est divisé en deux étapes bien distinctes. La première est une randonnée sur un large chemin caillouteux et elle est accessible à tous. La deuxième étape est plus technique avec des passages abruptes et cela tient parfois plus de l’escalade sans pour autant avoir besoin de cordes ou de sangles! Pour rendre cette ascension plus agréable et pour des raisons de sécurité, nous vous proposons de partir avec un guide qui saura vous raconter toute l’histoire autour du Morne Brabant et aussi s’assurer que votre randonnée se passe au mieux !
Nous vous conseillons de porter des vêtements adéquates pour cette randonnée, chaussures de randonnées ou baskets, une petite veste dans le cas où vous commencez la randonnée très tôt le matin, un chapeau ou une casquette, vos lunettes de soleil, de la crème solaire, des coupes faim et bien sûr de l’eau!
L’ascensions du Morne à l’île Maurice : nous l’avons fait!
Notre anecdote personnelle est que nous nous y sommes pris à deux fois pour cette ascension! En effet, la première tentative, marquée par une météo capricieuse qui nous envoya un vent à faire rentrer tous les zacos (singes) dans leur cachette, nous empêcha d’aller au bout, et nous rappelle à tous qu’une randonnée, quelqu’elle soit, doit être bien préparée, et organisée en fonction des conditions climatiques.
Notre seconde tentative en 2018 fut la bonne. Avec plusieurs amis français, nous attaquons ce géant rocailleux que connaissent tous les Mauriciens. Nous avons choisi le bon jour, un peu après notre mariage traditionnel tamoule (insérer lien vers Circuit Voyage de Noces) pour avoir l’esprit libre et un temps parfait cette fois-ci.
La première partie du trajet se déroule sur le chemin caillouteux, large et de pente raisonnable, et majoritairement à l’ombre. Quelques points d’arrêts en route nous font prendre conscience que l’on grimpe tranquillement mais surement. Les percées visuelles au travers de la verdure nous laissent découvrir de jolis points de vue, et nous mettent en haleine pour la suite. La randonnée s’annonce grandiose!
Arrivés au portail métallique sonnant la seconde partie de l’ascension, c’est le bon moment pour nous de casser la croûte. Nos mines frites achetés le matin dans un petit food truck sur la route nous attendent. Un plat incontournable dans la cuisine mauricienne que vous devriez absolument tester lors d’un cours de cuisine à l’ile Maurice. Après une pause d’une trentaine de minutes, bouteille d’eau à la main, nous somme parés pour la suite. Avant de reprendre la route, nous utilisons bien entendu les poubelles disponibles. Cela paraît une évidence, mais il est toujours bon de rappeler ces gestes responsables pour préserver la nature qui nous entoure.
Pour cette deuxième partie du sentier, l’altitude est là, et les panoramas deviennent de plus en plus dingues. Certains passages nécessitent d’être vigilant, de s’aider des mains pour grimper, et de bien regarder où l’on met les pieds pour ne pas prendre appui sur une pierre ou cailloux qui se dérobe. D’autres passages, certes étroits, sont simplement de la marche sportive, entourés d’arbres, avec en bonus l’interaction avec les zacos (singes)! Lors de la montée finale, le cadre et la vue sont à couper le souffle, le lagon montre toute sa beauté. Les différents bleus sont magnifiques : on essaie tous d’imprimer dans sa tête ces clichés.
Au sommet de l’ascension (qui n’est pas le vrai point culminant du Morne, accessible pour le coup seulement par escalade et interdit au public), nous nous trouvons à côté de cette croix métallique symbolique, en souvenir des esclaves. La vue panoramique est juste magique et enivrante. La beauté de la nature à l’état pur. Un vrai moment de plaisir. L’île Maurice est là, juste en bas. Selon les endroits, à vous de regarder vers l’Ouest et Rivière Noire, ou vers le Sud et Macondé, tout est beau et le lagon vu d’ici vous laisse bouche bée.
Personne ne regrette d’être là, même les moins sportifs d’entre nous. Il est cependant temps de dire au revoir et de redescendre. On repasse par la partie étroite, puis abrupte : c’est plus impressionnant de descendre finalement! Les gens parlent moins, peut être le contre coup de l’effort, ou la tête encore en haut revoyant toutes ces belles images.
En arrivant en bas,tout le monde est satisfait, comblé, toujours émerveillé. Le sentiment d’avoir vécu quelque chose de particulier, en connexion avec la nature. Oui la naturelle est belle, préservons là!
A vous maintenant de vivre ce moment magique et de nous raconter votre expérience.
Sandini et Aurélien